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Les hommes politiques Lorrains

par chez arthur 28 Février 2012, 13:17 Lorraine

Jules Ferry

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 Né le 5 avril 1832 à Saint-Dié (Vosges) et mort le 17 mars 1893 à Paris, est un homme politique français.
 
Opposant à l'Empire, membre du gouvernement provisoire en 1870 et maire de Paris en 1871, il est l'auteur des lois de la IIIe République rendant l'instruction obligatoire, gratuite et l’enseignement laïc. Considéré comme le promoteur de l'« école gratuite, laïque et obligatoire », il est devenu plusieurs décennies après sa mort, une figure emblématique de la laïcité française et l'un des pères fondateurs de l'identité républicaine. Parallèlement, Jules Ferry montre au cours de sa carrière politique un fort engagement pour l'expansion coloniale française.
Jules François Camille Ferry est le fils de Charles-Édouard Ferry, avocat, et d’Adèle Jamelet1. C'est une famille catholique vosgienne de fondeurs de cloches. En 1718, les Ferry s’étaient établis à Saint-Dié des Vosges, où ils étaient, en 1794, à la tête d’une tuilerie. François-Joseph Ferry, grand-père de Jules, fut maire de la ville. Son fils Charles-Édouard, libre penseur, se marie avec Adèle Jamelet, avec laquelle il a trois enfants : Jules (1832-1893) Charles (1834-1909) et Adèle (1826-1871)2.
 
D’abord élève au collège de Saint-Dié jusqu'en 1846, puis au lycée impérial de Strasbourg (actuellement lycée Fustel-de-Coulanges), il est ensuite étudiant à la faculté de droit de Paris. Il devient avocat réputé et se passionne pour la chose publique. Il est vite spécialisé dans la défense juridique des républicains. Il collabore régulièrement aux journaux suivants : La Presse, Le Courrier de Paris, Le Temps.
 
Opposant actif au Second Empire, il connaît la notoriété en publiant en 1868 une série d'articles pamphlétaires humoristiques contre le préfet de la Seine, fustigeant la gestion opaque du financement des travaux effectués par ce dernier à Paris : Les Comptes fantastiques d’Haussmann. Il est élu député républicain de la 6e circonscription de Paris en mai 1869.
Le 4 septembre 1870, il devient membre du gouvernement de la Défense nationale. Nommé maire de Paris du 16 novembre 1870 au 18 mars 18713, il eut la charge, au demeurant quasi-impossible, d'assurer le ravitaillement de la capitale assiégée par l'armée prussienne. Les restrictions alimentaires qu'il impose lui valent les surnoms de « Ferry-Famine » et « Ferry l'affameur ». Une commission mixte de l'enseignement est instaurée4. Cette commission5 est composée de femmes et d'hommes compétents en matière d'instruction. On trouve déjà dans les rapports de cette commission l'affirmation des principes de laïcité, de gratuité et d'obligation que l'on retrouvera dans les lois scolaires promulguées sous son ministère.
 
Dès le premier jour de l'insurrection de la Commune de Paris, adversaire résolu des Fédérés, il fuit la ville.
Aux élections du 8 février 1871, il se fait élire représentant des Vosges à l'Assemblée nationale où il est réélu député en 1876, siège qu'il conserva jusqu'en 1889. Il est chargé de négocier la frontière sur la ligne de crête vosgienne; intransigeant sur les principes il ne lâche rien6. C’est une expérience douloureuse car les négociateurs dissèquent son arrondissement natal et l’Alsace, où avait vécu une partie de sa famille, rejoint désormais le Reich allemand
Jules Ferry, candidat républicain en face de Louis-Joseph Buffet, chef de file de la majorité départementale est élu le 8 octobre 1871 conseiller général du Thillot. Le jeune vice-président du conseil général suscite l'ire des autorités administratives. Adolphe Thiers décide, afin de le protéger, de l'éloigner des Vosges encore occupées par les troupes prussiennes, en l'envoyant participer, avec rang d'ambassadeur, à une mission de négociation à Athènes (1872-1873). De retour, il devient à Paris l'un des chefs de l'opposition républicaine jusqu'à l'élection de Jules Grévy à la présidence.
Le 8 juillet 1875, les francs-maçons donnent une grande solennité à sa réception par le Grand Orient de France (loge « La Clémente Amitié »). Il y est reçu en même temps que Littré et que Grégoire Wyrouboff. Une grande publicité est faite au discours que Littré prononce à cette occasion, et la presse en donne un large écho. Par la suite, Ferry appartiendra à la loge « Alsace-Lorraine ».
 
Jules Ferry se marie la même année avec Eugénie Risler, douce jeune femme protestante, fille d'un industriel alsacien aisé. Le couple uni à la mairie du huitième arrondissement de Paris n'aura pas d'enfant. Ils font construire un chalet suisse, résidence secondaire, sur les contreforts du massif forestier du Kemberg à Saint-Dié. Le couple Ferry réside plus souvent à Paris, dans ses appartements bourgeois. Il reportera toute son affection sur son neveu Abel Ferry.
Nommé ministre de l'Instruction publique du 4 février 1879 au 23 septembre 1880 dans le cabinet Waddington, il attache son nom aux lois scolaires. Ses premières mesures sont :
 création d'une École Normale féminine à Sèvres et d'une agrégation féminine, le 9 août 1879.
 Nomination de Ferdinand Buisson comme directeur de l'enseignement primaire en 1879.
 collation des grades universitaires retirée à l'enseignement privé (12 mars 1880)
 dispersion des congrégations religieuses non autorisées (29 mars 1880)
 
Président du Conseil du 23 septembre 1880 au 10 novembre 1881, il poursuit la mise en place des lois sur l'enseignement :
 extension aux jeunes filles du bénéfice de l'enseignement secondaire d'État (21 décembre 1880)
 gratuité de l'enseignement primaire (16 juin 1881)
 
De nouveau ministre de l'Instruction du 31 janvier au 29 juillet 1882 (Ministère Freycinet), il continue son œuvre scolaire :
 loi relative à l'obligation et à la laïcité de l'enseignement (28 mars 1882). Cette loi est une suite logique de celle portant sur l'obligation scolaire. C'est une obligation d'instruction et non de scolarisation.
 
De nouveau président du Conseil du 21 février 1883 au 30 mars 1885, et ministre de Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts jusqu'au 20 novembre 1883, date à laquelle il est remplacé par Armand Fallières :
 envoi d'une lettre circulaire aux instituteurs, 17 novembre 1883, trois jours avant de confier le ministère de l'Instruction à Fallières ; la lettre, dont le texte intégral se trouve sur wikisource, commence comme ceci :
Parallèlement, Jules Ferry se montre un partisan actif de l'expansion coloniale française7, à tel point qu'il sera surnommé « Tonkinois » par ses adversaires politiques et une partie de l'opinion publique hostile à l'expansion coloniale.
 
On retrouve notamment l'empreinte de Jules Ferry en Tunisie dont il obtient le protectorat le 12 mai 1881 par le traité du Bardo, à Madagascar, il lance l’explorateur Pierre Savorgnan de Brazza à la conquête du Congo (1879). Ce dernier dossier lui sera fatal lors de sa seconde présidence du Conseil commencée le 21 février 1883. Il s'était d'ailleurs réservé le portefeuille des Affaires étrangères. Les conservateurs, comme Adolphe Thiers, sont opposés à la colonisation, qu'ils accusent de détourner hors du territoire les investissements, tandis que les progressistes y sont favorables pour des questions idéologiques. Mais la gauche républicaine de Georges Clemenceau y est opposée également parce que les aventures colonialistes détournent l'attention des provinces perdues d'Alsace-Lorraine. Les positions s'inverseront diamétralement en trois ou quatre générations.
 

Portrait par Léon Bonnat (1888)
Ayant obtenu d'un vote de la Chambre les crédits nécessaires à la conquête du Tonkin, il provoque une extension du conflit à la Chine. L'annonce de l'évacuation de Lạng Sơn, qui lui vaudra le surnom de « Ferry-Tonkin », déclenche une violente opposition parlementaire et provoque sa chute le 30 mars 1885. Il connaît alors une vague d'impopularité en France.

 

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